Le nouveau spectacle : J'ATTENDS...

Le nouveau spectacle : J'ATTENDS...

jeudi 21 juin 2012

En se préparant pour Avignon ...


"On dit qu'au delà des mers..."
Il s'agit d'un voyage commun, qui trace l'histoire d'une rencontre et de ce qui reste au sein d'une rencontre. Les protagonistes aux parcours divers, démarrent leur voyage à la recherche des racines. Elles chantent la polyphonie euro-méditerranéenne entremêlée de la tradition kabyle et française : « la radio d'ici et la radio de là bas... »

Elles racontent l'intégration et, au même temps, l'attachement à leurs origines. Un spectacle qui est un hommage à la terre d'accueil. C'est le croisement de plusieurs mémoires... Entre deux mers, entre des terres, entre deux cultures, deux familles... deux vies : « ici et là bas… »

Quand Nora ne chante pas, elle raconte :
« Je suis née en France, pourtant… Toute petite à la maison on parlait le français, et j’entendais mes parents et mes grands-parents parler entre eux, une autre langue : le kabyle. Tous ces mots on ne me les a pas transmis. Cette langue est devenue pour moi secrète, un peu magique, une langue de voyage, d’un pays lointain, inconnu… J’écoutais avec curiosité en me laissant bercer et doucement ces mots formaient à mon oreille des mélodies qui exprimaient de la joie, de la colère, de la rage, de la douleur, de la tristesse, de l’amour… Pour moi, l’Algérie était un pays que je pouvais toucher du doigt sur une carte et la première fois que j’ai mis mes deux pieds sur cette terre, j’avais 9 ans…
J’ai gardé cette curiosité en écoutant le parler des autres, et toutes ces langues venues d’un ailleurs, même si je ne les parle pas et que je ne les comprends pas, m’invitent au voyage et me procurent toujours la même émotion reliée à l’enfance… Le chant est donc venu a moi, tout naturellement, la magie de l’oralité m’a très vite passionnée… je voulais apprendre des chants qui traversent le temps et les frontières avec un acte humain qui me parait vital, la transmission.

Ces chants venus d’ailleurs me bouleversent, ils me font rire et pleurer, ils parlent à mon âme, à mon cœur, à mon corps et en les écoutant, j’ai cette délicieuse sensation d’appartenir à l’humanité toute entière. Ces chants du monde entier vont au-delà de l’acte de chanter… Ils racontent, ils disent, ils crient, ils bercent, ils pleurent, ils vivent… »

Quand Joséphine ne chante pas, elle raconte :
« Quand j'était petite je me sentais toujours avec un pied en Espagne, un pied en Sicile et le cul dans la Méditerranée... »

Au cours du spectacle les deux femmes, avec humour, font chanter leurs souvenirs sur des notes à la fois nostalgiques et comiques, elles font délier les émotions de toutes ces cultures ; une radio imaginaire incite à chanter des airs populaires français… d’une seule voix.


NOTE DE MISE EN SCENE
Nora et Joséphine représentent deux mondes multipliés chaque parent, chaque grand-mère et chaque grand-père... Elles sont allées pêcher leurs racines loin loin, pour pouvoir amener à leur terre d'accueil tout le patrimoine possible. Le spectacle s'enrichit de chants, d'anecdotes, d'éléments du quotidien dans une rencontre continuel entre spectaculaire et anthropologique, entre culturel et sociologique. Sur ce terrain de rencontre interculturelle, elles interprètent le marché, depuis toujours lieu idéal pour la rencontre des cultures. Par les sons, les bruits et les phrases type on arrive presqu'à sentir l'odeur des épices...

Le fil rouge c'est encore une fois la migration, mais... quel cadeau de pouvoir intégrer notre culture avec ces histoires-là !


« Ce spectacle est un cadeau pour la France ! »
Cathérin Boccon-Gibod